En 2001 Sylvain Palandre reprend l’exploitation familiale à Coise (Rhône). Il gère l’exploitation seul pendant 18 ans puis s’associe avec Jean-Antoine, ancien salarié agricole en 2019. Aujourd’hui, il dispose de 70 hectares et 70 vaches laitières, principalement des Montbéliardes et quelques Prim’Holstein rouges. Depuis 2009, il est engagé dans la démarche Bleu-Blanc-Cœur et nous explique les raisons de son choix.
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la démarche Bleu-Blanc-Cœur ?
D’abord pour participer à une agriculture durable. En suivant la démarche Bleu Blanc Cœur, on améliore notre bilan carbone grâce à une alimentation animale qui réduit les émissions de méthane. On favorise la biodiversité en plantant notamment des légumineuses. Enfin, nous n’utilisons plus de soja d’importation depuis le 1er juillet 2021. Même chose pour l’huile de palme : ces produits sont bannis du cahier des ressources de Bleu-Blanc-Cœur ce qui réduit nos émissions de gaz à effet de serre.
Le premier consommateur, c’est moi, ma famille, donc quand on peut déjà bien se nourrir et nourrir les concitoyens c’est très valorisant.
En quoi Bleu-Blanc-Cœur a-t-elle un impact positif sur le bien-être et la santé de l’animal ?
La démarche BBC assure aux animaux une meilleure alimentation et donc une meilleure santé. On donne à nos bêtes une alimentation diversifiée et équilibrée avec plus de végétaux et de légumineuses qui favorisent leur bien-être. Leur alimentation offre un meilleur ratio Omega 6 / Omega 3 ce qui renforce leur immunité et grâce à ça, nous avons moins recours aux soins vétérinaires
Que faites-vous de plus en faveur du bien-être animal au sein de votre exploitation ?
On assure le bien-être de nos vaches aussi grâce à un bâtiment adapté et bien ventilé : pas trop chaud l’été et pas trop humide l’hiver. Aujourd’hui mes vaches peuvent rentrer et sortir comme elles veulent. On les sort le matin mais s’il fait trop chaud l’après-midi, elles rentrent toutes à l’abris sous le bâtiment. Dans notre idéal nous imaginons les vaches plus heureuses dans les prés mais elles sont parfois mieux à l’étable.
Nous avons installé des brosses pour répondre à un besoin naturel. Si les vaches n’ont pas accès à la brosse, elles perdent leur poil et ne peuvent pas les éliminer. Si une vache ne s’est pas brossée pendant plusieurs jours ou semaines, la première chose qu’elle fait avant de manger ou de boire, c’est aller sous la brosse. Pour moi ça fait donc partie des choses indispensables pour qu’un animal soit bien.
La démarche Bleu Blanc Cœur favorise -t-elle la biodiversité ?
Oui tout à fait car on préserve et on valorise nos sols ! Aujourd’hui, sur l’exploitation, on s’inscrit dans une agriculture de conservation c’est à dire qu’on ne laboure plus systématiquement. Avant, pour implanter une céréale ou un maïs, on mettait la charrue et on labourait. Aujourd’hui, on évite de laisser le sol nu, on limite le labour et on introduit des légumineuses. Par exemple, on a planté une moutarde en juillet 2021 pour ne pas laisser le sol nu après la récolte de céréale et avant la luzerne implantée au mois de mars 2022. On a aussi planté des légumineuses comme la vesce et la féverole.
Cela a plein de bénéfices pour le sol et sa fertilité : améliorer sa structure grâce aux racines, le protéger des intempéries de l’hiver grâce au couvert végétal, capter l’azote de l’air pour le restituer et donc jouer un rôle de fertilisant pour les cultures suivantes, nourrir la vie du sol (micro-organismes, vers de terre, …) en apportant de la matière organique, stocker du carbone, …
On parle souvent de la fourche à la fourchette. Eh bien moi j’aime bien parler « du vers de terre au verre de lait ». Ce qu’il y a sous nos pieds, c’est capital. C’est ce qu’on a hérité de nos parents, de nos grands-parents et on doit le transmettre aussi à nos générations futures.
